La musique n’est pas une question de vie ou de mort…

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Seule, assise dans la pénombre du cockpit de son Cobra MkIII, la jeune femme s’essayait à la guitare. Quelques notes discordantes s’échappaient de la caisse de résonance provoquant des émotions contradictoires, entre l’allégresse et le désespoir de réussir un jour à jouer un morceau…. L’instrument était sérieusement abîmé et deux cordes manquaient, mais elle s’appliquait malgré cette impression persistante de vanité… 

Ce sentiment n’était pas si étonnant. Plus personne ne s’intéressait à la musique. Avec l’expansion de l’humanité dans les différents systèmes, l’inspiration musicale s’était effilochée au fil des siècles, comme si elle avait éclaté faute de cohésion. Certains philosophes prétendaient même qu’on était finalement arrivé au bout de ce que les notes de musique pouvaient créer comme mélodie. Surprenant… Et malgré l’envie de ne pas y croire,  personne ne pouvait leur donner tort. Un triste constat que la CAIA – la Création Artistique par Intelligence Artificielle – tenta tout de même de bousculer. Si l’Homme était devenu incapable de concevoir de nouvelles mélodies, alors l’intelligence artificielle le ferait à sa place. La CAIA était formée par un groupe de chercheur mélomane dans un but relativement noble. Mais au lieu de donner un nouveau souffle à cette industrie agonisante, elle asphyxia complètement le peu qui restait de la création musicale humaine. Personne ne s’attendait à cela, mais force est de constater que l’IA mit trois coups de couteau dans le bide de la création humaine, la laissant vider ses tripes jusqu’à en crever. Date de décès : 21 juin 3011. Aujourd’hui, 100% de la musique commercialisé était créée, composée et jouée par des IA. Mais plus personne ne l’écoutait vraiment. La musique n’était plus que l’ombre d’elle-même. Elle était devenue un banal et insipide tapis sonore. C’est ainsi la musique des lointaines générations pris de plus en plus de valeur. Devenant une marchandise rare, très prisée des contrebandiers au sein du marché noir.

Joyce aimait cette vieille musique. Elle avait jeté son dévolu sur la période allant de la fin de 20ème siècle et milieu du 21ème. La jeune contrebandière ne vivait même plus que pour cette harmonie de sons.

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